La carte bancaire est devenue un moyen de paiement privilégié. En valeur, les dépenses par carte au point de vente représentent plus de la moitié des dépenses totales des consommateurs, ce qui génère de nombreuses données sur les consommateurs et les commerces, l’activité économique par département, par type de commerce, etc. Ces données peuvent être utilisées pour servir plusieurs objectifs. Par exemple, prédire l’évolution des dépenses de consommation finale et du PIB de la France, construire des modèles de croissance économique plus localisés (région, secteur d’activité, etc.), aider à la croissance économique de zones géographiques via le développement des cartes bancaires dans certains secteurs d’activité et certaines régions, ou encore aider à évaluer l'impact local de changements climatiques.
La carte de paiement est devenue un moyen de paiement privilégié dans les transactions. Ce développement de l’usage de la carte génère de nombreuses données sur les consommateurs et les commerces. Ces données “haute fréquence”, sont disponibles dans des délais très courts et géolocalisées. Du fait de cette fraîcheur et cette finesse, cette source présente un fort potentiel pour gagner en précocité et qualité sur les indicateurs d’activité de court-terme, en connaissance sur le commerce et les comportements de consommation, sur l’évaluation des effets de chocs externes sur le territoire, et par le biais des trajectoires de paiement des cartes sur la connectivité des territoires. Cet axe s’appuie sur la combinaison des informations fournies par les données de transaction et celles classiquement mobilisées par l’Insee (données fiscales des entreprises et des ménages, statistiques annuelles des entreprises, répertoire des entreprises, recensement de population, données sociales mesurant l’emploi localisé, base permanente des équipements ...).
L’accès aux services financiers est crucial pour le développement économique. Les comptes courants et d’épargne permettent aux ménages de sécuriser leurs encaisses, de réaliser des transactions à l’aide de moyens de paiement associés, de lisser leurs revenus et leur consommation face à des chocs économiques et des revenus variables, et de financer des dépenses et des investissements conséquents. L’accès est particulièrement crucial pour les ménages les plus pauvres, qui sont plus souvent contraints et exposés plus fréquemment à des chocs de revenu imprévisibles. Cette question sensible dans les pays en développement est devenue un enjeu important également dans les économies développées qui ont commencé à accorder une attention croissante à cette question. L’Union européenne, en particulier, a placé la réduction de l’exclusion financière parmi ses objectifs stratégiques pour 2021.
La technologie des registres distribués a le potentiel de transformer en profondeur le système financier. La blockchain, qui est une technologie particulière de registre distribué, permet de valider et d’enregistrer des transactions sous format numérique dans un réseau décentralisé et sécurisé. Les applications de cette technologie sont nombreuses dans le domaine de la banque et de l’assurance, à l’image des paiements, des échanges de crypto-actifs, des levées de fonds et des contrats intelligents. Les impacts possibles de ces technologies sont difficiles à appréhender et la chaire propose de se focaliser sur quatre thèmes : l’économie de ces technologies, la désintermédiation financière (Initial Coin Offerings et cryptomonnaies), les monnaies numériques des banques centrales et la régulation de ces technologies.